Il est un mythe bien installé. Dans les années où ce mythe s'est installé, le mythe du "progrès continuel et infini", les années '70, c'était compréhensible. On venait d'envoyer des hommes sur la Lune, l'informatique devenait accessible à tous notamment grâce au langage de programmation basic devenu un standard, d'IBM à Sinclair, le M.I.T. prospectait dans l'intelligence artificielle, et j'en passe (naissance de la physique quantique ou physique des particules, découvertes spatiales en astronomie, etc.).
C'est qu'aux U.S.A. et heureusement d'ailleurs, la Science-Fiction est un genre littéraire à part entière. Ce genre doit sa renommée au fait que les plus grands écrivains de science-fiction sont tous des universitaires vrais scientifiques dans la vie quotidienne. Certes astrophysiciens (Arthur C. Clarke et Asimov), mais aussi sociologues, linguistes spécialistes de la sémantique, professeurs d'unif inquiets face à l'ultra-spécialisation (ces gens qui savent rien sur tout et tout sur rien), etc.
C'est-à-dire pas des débiles rêveurs et qui font, contrairement à Hollywood, sortir la science-fiction du simplisme humain vs robots ou humains vs extra-terrestres.
En cette époque l'enthousiasme de ces scientifiques pouvait se comprendre: la N.A.S.A. était ultra-fianncée, le M.I.T. et les diverses facultés de mathématiques appliquées également, et toutes d'ailleurs avec la bénédiction du gouvernement américain et le strict centralisme de la C.I.A. et du Pentagone. Et rien que ce fait aurait pourtant dû inquiéter.
En effet, l'ennemi militaire, entendez le "bloc de l'Est", disparu qu'allait-on devenir? Le moteur (le financement de la recherche) s'éteind donc puisque le véhicule (la guerre) n'a plus besoin d'avancer.
Bon il n'est pas question de dire qu'il n'y a plus progrès, il y a toujours progrès mais ce qui doit inquiéter est d'abord son orientation (purement commerciale) et ensuite son ralentissement très perceptible.
Le but n'est pas de savoir si l'on fait "plus petit" la même chose qu'avant, mais si on crée du nouveau que cela prenne de la place ou non. Le progrès ce n'est pas le smartphone ou l'iPhone qui remplace le PC ou Mac-Tablet, ça ce n'est pas le progrès c'est au contraire ce que l'on nomme "l'obsolescence programmée".
Avant l'internet, existait des ordinateurs à configuration multiples qui communiquaient quand même mais via numéro de téléphone et non via les noms alphabétiques de sites web. Evidemment l'internet, né aux U.S.A. et justement pour centraliser la recherche des universités américaines avec les différents services spéciaux étatiques, est une bonne chose mais il me semble néanmoins que par appétit commercial (voir le fameux "The Network", l'histoire de la création de Facebook) cela devient un moyen de contrôle évident.
Par ailleurs cela a tout simplement tué le Minitel, tout comme le PC et dans une moindre mesure l'Apple ont tués les premiers ordis. Les systèmes d'exploitations se succèdent dans une course effrénée non au progrès (car il n'y a guère d'améliorations et d'inventions) mais à la vente massive et bénéficiaire.
Tout est fait pour la consommation, rien pour la création. Aux débuts de l'ère informatique, il existait quantité de revues spécialisées dans la programmation, revues qu'on trouvait en simple librairie, et où chacun échangeait ses trouvailles logistiques, tant pour les jeux que pour les bases de données, que pour les traitements de textes, que pour les graphiques d'équations mathématiques, etc.
Aujourd'hui les revues d'informatique ne sont plus que des catalogues d'achat de logiciels et non plus des échanges entre passionnés de l'invention.
Mais pour en revenir au progrès que certains imaginent infini et exponentiel. Quel désenchantement lorsque les budgets de la N.A.S.A. ont été revus en forte baisse. Mais justement d'abord les "futurologues" oublient dans leurs imaginations futuristes la capacité de l'être humain à s'auto-détruire.
La Civilisation du Numérique ne devrait pas disparaître? Et pourtant nous le savons bien: toutes les civilisations passées ont connu une époque de grandeur, puis de décadence, puis enfin d'extinction totale. Les Civilisations Egyptiennes, Mayas, Grecques, Romaines, Celtes, etc...
C'est la tendance à "l'entropie". Tendance par exemple qui fait penser à certains astro-physiciens que l'Univers s'il a grandi depuis le big-bang va connaître une période de freinage de son expansion puis, comme un élastique, de recul vers le point zéro de l'Univers.
Et bien j'ose penser que cette tendance à l'entropie se révèle vraie aussi pour les Civilisations car l'Histoire ne l'a jamais démenti. "Grandeur et Décadence de l'Empire Romain" en quelque sorte.
Et pourquoi? Par la facilité (consommer des produits déjà faits à 100%), le vice (vendre toujours plus, tant de l'utile que de l'inutile), l'abondance (le fameux but des 100% de la population mondiale inter-connectée), etc. Cela ont toujours été les signes de la décadence précédant l'extinction d'une Civilisation.
Bref le progrès n'est pas infini et à ceux qui pensent que d'ici 2050 nous irons sur Mars, je leur demanderai s'ils pensent que cela peut se faire sur une Planète où il y a autant de conflits et de guerres...
Du coup, peut-être ira-t-on sur Mars mais pour y envoyer nos prisonniers de guerre et non pour l'avancement de l'Humanité!